Expérience de médiation

On est le soir. Ce soir. Un soir de début août, trois jours après lammas. Le soleil est couché, mais le jour est encore là. La lune est pleine, dans le ciel. Et ce ciel est beau, avec ses belles couleurs roses, violettes, bleues. Ellipse quasi parfaite, la lune vient l'illuminer d'un blanc un peu jaune et orange, chaleureux, et les étoiles ne vont plus guère tarder à la rejoindre.
Et moi, je marche. Je marche sur du vieux bitume. J'habite à la campagne. Il y a le genre de cailloux bleus foncés, piquants et petits, au sol. Et à mon bras, un cerceau jaune fluo. Des vaches dans un champ, à côté de moi. Je me sens bien.
Je pose mon cerceau par terre, respire, et m'asseois en tailleur à l'interieur. Je m'applique à ne pas dépasser, et suis de ce fait un peu à l'étroit. Il faut dire que mon vieux cerceau n'est pas des plus larges. Il y a le son des cigales, le doux bruissement de l'herbe quand les vaches foulent le sol de leur pas lourd.
Je me concentre sur une lumière blanche, qui jaillit du sol, et envahit le cerceau, comme un dôme au dessus de moi.

http://i81.servimg.com/u/f81/13/61/68/90/sans_t12.jpg

Je me visualise, ma lumière plus intense que celle à l'intérieur du dôme (même si on le voit pas dans le croquis), ma force vitale, se répandant, se mêlant entièrement à celle du dôme. Je suis bien, je suis en paix. Je contemple la lune, et impossible de décrire ce que je ressens. La plénitude, je crois.
À ce moment, je m'aperçois que deux vaches, trois, me regardent, m'observant intensément. L'une d'entre elles, plus hardie que ses congénères, s'approche de moi. Une menace sous-jacente émane d'elle. De lui, en fait. Ma vache a des cornes coupées. C'est donc un boeuf. Ou un taureau. Je n'ai pas vérifié. Je passe le cerceau autour de moi et ne me rends compte qu'à ce moment-ci d'à quel point me piquent les cailloux, sous mes fesses. Faisant volteface, je repars, bien que mon instinct me hurle de ne pas tourner le dos à la bête, en criant "danger, danger !". Je rentre à la maison.